2022, ne nous trompons pas d’enjeux

Ne nous trompons pas sur les enjeux des échéances de 2022.

Affirmer qu’il faudrait un candidat communiste, comme les autres partis, c’est d’abord prendre le risque de céder, comme les autres partis, au jeu de la personnalisation, et en jouant nous aussi et comme j’ai pu le lire, au petit jeu de la rencontre d’un homme et d’un pays. Un contresens complet de notre critique du présidentialisme !

Concevoir les échéances de 2022 comme le jalon d’une remontada à venir, c’est aussi le meilleur moyen de ne pas être compris, notamment des classes populaires, donc de connaître de nouvelles déconvenues électorales, et surtout ne pas nous hisser à la hauteur de la situation politique et de son urgence.

  • Urgence parce que cinq années de plus de Macron, ou d’un clone, achèveraient nos conquêtes sociales et jetterait le pays dans le chaos.
  • Urgence parce qu’à défaut de Macron, le capitalisme pourrait comme il a déjà su le faire, s’appuyer sur les forces les plus réactionnaires et racistes pour trouver le moyen de perpétuer son ordre inégalitaire. Non, la victoire des Le Pen n’est plus une vue de l’esprit.
  • Urgence aussi, car la planète est en feu et qu’elle n’a pas le temps d’attendre que le PCF se soit refait une santé afin qu’il mène la bagarre sous sa seule bannière.
  • Urgence enfin parce que si le pays connait un climat de colères et de résistances qui cherchent les moyens de se coaguler, un débouché politique crédible et potentiellement majoritaire, tarde à naître.

Comment le PCF peut-il être utile dans cette situation exceptionnelle ?

J’entends des camarades dire : « n’ayons pas peur ». Ils citent Marx, lui-même citant Ésope : « Tu es à Rhodes. Sautes donc », disent-ils. Et ils en tirent la conclusion qu’il faudrait sauter dans le piège des présidentielles.

Je pose la question. Est-ce dans l’isolement d’un scrutin qui a été taillé pour tenir le PCF à l’écart du pouvoir que nous serons utiles ? Ou est-ce en étant fidèle à notre histoire, en produisant un geste politique de portée historique, en faisant du neuf et en initiant une dynamique de même nature qu’un front populaire dans les conditions d’aujourd’hui ?

« Les communistes sont capables d’imposer le rassemblement »

Certes, c’est difficile. Mais aux camarades qui nous demandent d’avoir le courage de poser un candidature de plus, je leur demande de ne pas douter que les communistes sont capables d’imposer le rassemblement et de remporter ce match contre la résignation et la défaite.

Je leur confirme que si nous pensons que la présidentielle et les législatives sont liées, rien ne se bâtira de constructif ni dans la compétition de campagnes concurrentes à la présidentielle, ni dans le tumulte des six semaines qui sépareront ces deux échéances.

Le choix de l’option 2 est donc le principe le plus rationnel que nous ayons à suivre : d’abord ne pas renoncer à une victoire possible, œuvrer à des candidatures communes de la gauche et de l’écologie sur un projet de rupture, profondément nourris des idées communistes, le faire devant la population, en l’élaborant avec elle par tous les moyens qui sont les nôtres, ceux d’une grande force politique.

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