Et après ?

Dans quelques semaines auront lieu les élections européennes. Je fais le choix d’apporter mon soutien à la liste « L’Europe de gens, pas celle de l’argent ». Je le fais bien sûr par fidélité à un engagement de trente ans au Parti communiste français. Je le fais parce que c’est une belle liste, populaire et rajeunie. Je le fais aussi parce qu’elle porte enfin un projet de rupture de la construction européenne et des traités. Je le fais surtout en considérant que, pour contribuer au rassemblement des forces de la gauche de transformation – qui fait aujourd’hui cruellement défaut et qu’il faudra bien engager au lendemain des Européennes, la contribution du parti communiste est indispensable et pour ainsi dire unique. S’il est mis au service de cette convergence, un bon score de Ian Brossat contribuera à ce que l’apport communiste ne soit pas minoré. 

Mais je ne fais pas ce choix sans regret. Comme pour de nombreux militantes et militants du rassemblement de la gauche antilibérale, cette décision fut pour moi difficile à prendre. D’abord parce qu’elle me conduit à écarter une autre liste qui porte également nombre des valeurs et propositions qui me sont chères : celle conduite par Manon Aubry pour la France Insoumise et dont je souhaite qu’elle fasse un bon résultat. Aussi raisonné que soit le choix que j’exprime aujourd’hui, il ne saurait effacer la colère que je ressens devant cette division absurde de forces qui ont tant en commun, pas plus qu’il n’atténue le tableau inquiétant qu’offre le paysage politique français et de la gauche après deux années de politique de casse de notre modèle social. 

Sauf revirement de situation, la gauche de transformation sociale, qu’elle en revendique l’appellation ou pas, devrait donc retrouver aux européennes peu ou prou son étiage d’avant sa percée de 2017. Quel gâchis ! 

Au lendemain de ces échéances, il nous faudra tirer toutes les conséquences de ces stratégies faites de concurrence et de postures revanchardes, et reconstruire ensemble. Je souhaite que sans tarder, le travail s’ouvre entre les forces disponibles, en commençant par la France Insoumise et le PCF, dans le respect des uns et des autres, et avec le souci d’aller vers une construction politique nouvelle, d’un espace commun. Un lieu non pas de dilution, mais de potentialisation qui sache donner toute sa place à l’implication citoyenne, c’est à dire aux hommes et aux femmes qui sans avoir jamais rallié tel ou tel étendard, veulent aujourd’hui s’engager. Les élections municipales seront décisives pour nos territoires et pour les populations. Elle pourraient ouvrir la voie d’une perspective enfin victorieuse lors des échéances nationales qui suivront.

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